La flotte s’étire et l’élastique devait continuer de se tendre jusqu’au bout

 

Partis hier en début d’après-midi pour une boucle de 270 milles, les 58 duos en lice dans la 5e édition de la Duo Concarneau – Challenge BFR Marée Haute ont avalé la première section du parcours à vitesse grand V, au portant. C’est ainsi dès 21 heures que le groupe de tête, alors emmené par Thaïs Le Cam et Julien Letissier (1068 – Frérots AD Branchet), a enroulé la marque SN1 située au large de l’estuaire de la Loire. Depuis, le rythme a toutefois nettement ralenti. D’une part, parce que c’est au près que la flotte évolue désormais et, d’autre part, parce que le vent a molli. Ce vendredi après-midi, c’est donc entre 3 et 5,5 nœuds de moyenne en tirant des bords que les Ministes progressent en direction des Pierres Vertes, leur prochain point de passage obligatoire. Un point que les leaders devraient franchir aux environs de 16-17 heures cet après-midi avant de redescendre en direction de Concarneau.

 

Intérieur ou à l’extérieur du Raz de Sein ? Telle est la question du moment et telle sera aussi la question au retour. Tout dépendra en fait de du timing de chacun. « Les premiers Proto devraient choisir de passer à l’extérieur mais la donne sera sans doute différente pour les suivants, y compris pour les premiers Série. Ces derniers devront forcément se poser la question de savoir s’il est plus intéressant pour eux de raccourcir la route ou de profiter des courants », explique Julien Hatin, consultant météo auprès de la Direction de course, dont les fichiers divergent encore pour les heures à venir. « Le centre anticyclonique qui devait générer une bulle sans vent sur la zone de course aujourd’hui est finalement remonté et les Ministes subissent forcément moins son influence mais la situation reste à prendre avec des pincettes car les modèles ont toujours bien du mal à prédire les choses dans ce type de cas », prévient le navigateur normand, toutefois plutôt optimiste concernant le menu des prochaines 24 heures.   « Les conditions devraient globalement rester sympas, avec entre 6 et 8 nœuds de vent et seulement quelques trous de vent », détaille Julien qui confirme néanmoins qu’il y aura, dans le contexte annoncé, une prime à être devant. « Plus les marins passeront du temps sur l’eau et plus ils risquent de devoir composer avec de la molle », confirme Annabelle Moreau, la Directrice de course. Autrement dit, les retardataires devraient voir la durée de leur course s’allonger un peu, de même que la distance qui les sépare des premiers. Des écarts qui sont d’ores et déjà conséquent puisque le peloton s’étire sur plus de 50 milles après seulement 24 heures de mer. « La fin de la course promet d’être un peu dure pour les nerfs de certains, notamment pour ceux qui seront encore en mer demain soir. C’est à ce moment-là que le vent sera le plus erratique », assure Annabelle dont les routages laissent envisager les arrivées des premiers entre 4 et 5 heures demain matin. Reste à savoir dans quel ordre.   Dans l’immédiat, Basile Gautier et Arthur Meurisse (945 - Les entrepreneurs du Golfe), qui se sont montrés extrêmement rapides cette nuit et ce matin, occupent les commandes chez les Proto, mais les tandems Thaïs Le Cam - Julien Letissier, Robinson Pozzoli - Bruno Lemunier (1026 – Uoum), Mathis - Yvan Bourgnon (934 – Liliwip) puis Félix Oberlé - Arnaud Machado (1019 – Big Bounce) restent en embuscade. Chez les Série, le binôme Quentin Mocudet - Thomas André (986 – Ascodal / Saveurs & Délices) tient la corde mais les paires William Ollivier - Calliste Antoine (979 – Expérience Immobilier) puis Amaury - Malo Guérin (996 – Groupe Satov) ne les lâchent pas d’une semelle.   A noter par ailleurs : Arthur Cabie et Sylvain Karpinski (993 – Rastapopoulos), victime de la casse de leur tête de mât, ont rejoint L’Herbaudière escortés par un bateau de la SNSM. Joshua Schopfer et Giacomo Nicchitta (1028 – Mingulay) ont rallié le port de Lorient après avoir cassé leur bout-dehors. Idem pour Léo Lafon et Valentin Dantec (787 – Numerobis), après avoir été confrontés, pour leur part, à un black-out d’énergie.