samedi 10 septembre 2022

Les arrivées

 🥇Victoires du duo Pozzoli – Biston en Proto et du tandem David – Lemunier en Série


La 4e édition de la Duo Concarneau – Challenge BFR Marée Haute promettait d’être à la fois complexe et complète. Elle a tenu toutes ses promesses avec une première moitié de parcours très engagée, au portant dans des conditions pour le moins toniques, un jeu très ouvert sur le plan tactique au près, des derniers milles lors desquels une dorsale a rebattu les cartes et un ultime rebondissement à quelques encablures de la ligne d’arrivée avec une petite erreur de parcours commise par le binôme William Ollivier et Thomas de Dinechin (979 - Kasinos Bretagne) alors qu’il avait course gagnée dans sa catégorie. Les tiercés gagnants au final ? Chez les Protos : Robinson Pozzoli - Arno Biston (1026 – Uoum), Romain Van Enis - Arno Machado (630 - James Caird) et Thaïs Le Cam - Julien Letissier (1068 – Frérots Sailing). Chez les Série : Ulysse David - Bruno Lemunier (1025 - L’Aventure d’Ulysse), Thomas  André - Philippe André (929 – Frankiz) et Jean Marre - Brieuc Le Bec (991 – Sport dans la Ville – Time for the Planet).

Partis jeudi en début d’après-midi, les (premiers) tandems de la Duo Concarneau – Challenge Marée Haute ont bouclé les 285 milles du parcours de cette 4e édition entre Concarneau, Les Sables d’Olonne, le plateau de Rochebonne, les Birvideaux et les Glénan ce samedi. « Ça n’a pas été facile mais ça a été une sacrée course ! Notre leitmotiv, c’était de prendre un maximum de plaisir et dès le départ, on s’est retrouvé en symbiose totale. La descente au portant dans le vent fort s’est bien passée. On voulait vraiment tester le bateau et voir ce qu’il avait dans le ventre même si on avait déjà essayé pas mal de choses lors des premières courses de la saison. Etant en mode course, on a naturellement pris quelques risques mais on a parfois été un peu bridés car il y a encore des manettes à trouver sur le bateau pour qu’il aille encore plus vite. Reste qu’on est évidemment super contents », ont commenté Robinson Pozzoli et Arno Biston, auteurs d’une course pleine de panache. Une course remportée avec plus de trois heures d’avance sur leurs plus proches poursuivants, peu après 10 heures ce matin. « L’écart ne représente pas l’intensité de la régate car il a vraiment fallu se battre », ont détaillé les deux co-skippers d’Uoum qui ont fait un premier break sur le bord de près entre Les Sables d’Olonne et Rochebonne avant d’enfoncer le clou sur le dernier tiers du tracé. « On a plutôt été bien inspirés une fois passée Petite Barge. Dès les deux premiers bords on a réussi à revenir aux avant-postes. Ensuite, on a fait le trou. On a globalement été assez impressionnés par les capacités d’accélération du bateau », a ajouté Robinson qui signe son cinquième podium cette saison à bord de son plan Finot Conq, mais sa première victoire sur le circuit.

💪Du très gros match

Même chose pour Ulysse David et son acolyte Bruno Lemunier chez les bateaux de Série. « On rêvait de gagner et de gagner à la maison. On l’a fait ! », ont commenté les deux pensionnaires du Pôle Mini 6.50 de Concarneau qui ont parfaitement déjoué les pièges du parcours mais qui ont toutefois, il faut bien l’avouer, profité de la « boulette » du binôme William Ollivier - Thomas de Dinechin. En effet, alors que ce dernier filait tout droit vers la victoire avec une marge de 4 milles d’avance sur ses plus proches rivaux, il a omis de franchir la Voleuse, l’une des toutes dernières marques de parcours. « Ça a fait notre bonheur, c’est sûr. Cette fois encore, on était encore une dizaine à se tirer la bourre pour la victoire. Ça changeait régulièrement de leader. On pouvait être premier à un moment puis 10e l’instant d’après tellement s’est serré », ont expliqué les deux marins qui n’ont jamais rien lâché malgré des problèmes d’aérien mais aussi de bout dehors. « On est un peu revenus de loin et évidemment on est super ravis. Les derniers milles ont été bien stressants. Il n’y a eu aucun moment où on a pu lever le pied », a assuré le duo de L’aventure d’Ulysse. Et pour cause, dans leur catégorie des Série, le match est resté dense jusque dans les dernières longueurs, en témoignent les écarts infimes à l’arrivée : moins de quinze minutes entre les quatre premiers.

🙁Une erreur qui coûte cher

« Ça a vraiment été très intense. La hiérarchie n’a jamais arrêté d’être chamboulée », a confirmé Jean Marre qui après avoir un temps mené les débats lors de la descente plein gaz au portant avec jusqu’à 30-35 nœuds de vent, s’est finalement octroyé la 4e place cet après-midi, peu après 15 heures. « Avec Brieuc, on s’est un peu fait avoir sur le bord de près entre Petite Barge et Rochebonne. Il faisait nuit et il y avait énormément de grains. Ce n’était pas facile et on a mal calculé les courants. On s’est battu pour remonter ensuite puis une dorsale a rebattu les cartes à la fin, avec des trous d’airs. Il y a vraiment eu de la grosse bagarre et c’était chouette. On remercie Will et Thomas qui nous ont offert ce podium », a ajouté le skipper de Sport dans la Ville – Time for the Planet. « C’est sûr que c’est frustrant pour nous d’avoir oublié la marque de La Voleuse alors qu’on était en tête. Il y a eu un petit quiproquo sur son emplacement mais on a malgré tout choisi d’arriver avec le sourire en gardant en tête le fait qu’on a vraiment fait une belle course », a raconté Thomas de Dinechin, 14e de la dernière Mini Transat, qui a, de fait, toujours joué aux avant-postes avant de devoir se « contenter » de la 5e place au classement général. « C’est une erreur qu’on ne fera plus, c’est sûr ! On veut retenir seulement le bon et ça a vraiment été une très belle course. Une course très engagée et très enrichissante à tous les niveaux ».

🎙Ils ont dit :

Romain Van Enis Belge et Arno Machado (630 - James Caird), 2e en Proto : « On ne s’attendait pas à un résultat comme celui-là, surtout face à tant de bateaux dernière génération. On a bien poussé la machine au portant dans le vent fort. Tellement qu’on a eu une petite perte d’énergie sur la fin car c’était vraiment très engagé. Le bateau était sous l’eau en permanence. C’était complètement nouveau de naviguer dans ce type de conditions sur un bord aussi long mais ça s’est avéré hyper instructif pour la suite. Les derniers milles dans la pétole ? Cette saison, on a été bien habitué à ça. On a toujours eu des fins de courses compliquées ! On est contents car on a creusé un peu l’écart sur ceux de derrière en ayant bien préparé l’arrivée sur les Glénan. On a bien anticipé les manœuvres et nos choix de voiles ce qui nous a permis d’attaquer tout de suite contrairement à certains qui ont sans doute un peu plus hésité. On est super contents ».

Thaïs Le Cam et Julien Letissier (1068 – Frérots Sailing), 3e en Proto : « Première course du bateau et premier podium : forcément on est contents. On a pourtant commencé en pétant notre bout dehors au large de Trévignon, peu après le départ. On a fait tout le portant sous solent mais on ne s’en est vraiment pas mal sortis même si c’est vrai que c’était un peu frustrant de ne pas pouvoir envoyer plus de toile. On a malgré tout bien avoiné et on est bien remontés. On est content de ce qu’on a pu voir. Les conditions n’ont vraiment pas été faciles. Entre Petite Barge et Rochebonne, on a vu parfois de sacrés talus se lever devant nous !  Après, on est restés tanqués au près comme tout le monde et on en a profité pour faire une réparation de fortune de notre bout dehors avec un pare-battage ce qui nous a éviter de nous faire gratter à la fin. On n’a vraiment jamais rien lâché ! »

Thomas et Philippe André (929 – Frankiz), 2e en Série : « Avec mon père, on avait déjà participé à la course en 2018. On avait alors terminé 3e en ayant eu un petit coup de chance à la fin. En revenant cette année, on espérait faire mieux évidemment, mais on savait que ce ne serait pas évident avec une grosse meute de Maxi 6.50 fin prêts à en découdre dans des conditions musclées. Je dois avouer qu’on n’y croyait d’ailleurs pas trop ! On a eu un peu de réussite dans la pétole et en plus on a profité du fait de Kasinos Bretagne oublie une bouée. C’est ça aussi le jeu de la régate ! »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire