vendredi 7 septembre 2018

Après 24 heures de course



Dans la deuxième partie de cette première nuit en mer, les hiérarchies commencent a s'établir. Tout au moins en Proto, où la situation est claire : les trois premiers sont au contact depuis le début de l'épreuve et se rendent coup pour coup. A l'occidentale de la chaussée de Sein, c'est le 865 ( Team BFR Marée Haute Jaune - François Jambou / Jorg Riechers) qui passe à 4h10 devant le 800 (Rousseau Clôtures - Le Mené / Mermod) et 845 (Tartine cherche du beurre - Tréhin / Bourgeois) qui lui filent le train moins de 10 minutes derrière. Le 802 (Tribord - Bothorel / Ralite) et l'étonnant 429 (Atlantique Initiative - Dhervilly / Valfré) tentent de s'accrocher à ce trio d'enfer.
En Série, ils ne sont pas loin derrière et pourtant arrivés sur la marque, le scénario n'est plus le même. C'est un grand classique cette année, les concurrents arrivent sur la marque avec la renverse négative (courant contraire) et le vent tombe! Faites vos jeux, rien ne va plus, c'est la loterie. Les premiers arrivés butent sur le flot, reculent, les suivants arrivent un peu plus à bâbord ou un peu plus à tribord et trouvent une veine de vent erratique et passent devant en douceur. Assez rapidement , la carto ressemble à un strike de bowling. Le premier à sortir de ce piège est le 920 (Sunovation - Koster / Witzmann) . Le peloton presque regroupé en moins de 2 milles est mené par l'indéfectible 943(Geomag - Beccaria / Riva). Ce peloton se retrouve très à l'ouest de la route directe, le duo germano-suisse sur le 920 est lui, resté dans le sillage des protos. Bien malin qui peut pronostiquer la suite de leur escapade. Le suspense reste entier.
 Au lever du jour, les données ont complètement changé. Deux groupes se sont composés à l'Occidentale de Sein. Depuis, cette marque, la plus Ouest du parcours, c'est une longue ligne droite jusqu'à la marque suivante, Les Birvideaux, au nord de Belle-Ile, que les concurrents doivent laisser à tribord. Un tracé rectiligne théorique de 63 milles. Mais en ce qui concerne la trace des Mini 6,50, c'est le vent qui décide du chemin à parcourir par les marins. En quelques heures, les conditions peuvent être différentes et des groupes se forment sur le plan d'eau. Durant les premières heures du jour, le groupe d'échappés de 6 bateaux (5 protos et 1 série) suit une route presque directe vers Les Birvideaux, mais à vitesse plus réduite. Le second groupe, après son arrêt-buffet au large de Sein, durant la nuit , file sur une route plus à l'ouest. Ils sont plus rapides mais avec un cap moins direct et donc un recalage leur est nécessaire avec des milles en plus à parcourir. Il y a donc match, il y a donc du jeu !
Mais la matinée de ce vendredi apportait aussi d'autres chamboulements. Un match dans le match, mais pas n'importe lequel.
Ce qui se joue dans le peloton occidental n'est pas anodin. Une révolution est peut-être en marche: les "Proto/Série" sont au charbon.
Explication: Avant de passer en catégorie Série, un nouveau type de Mini doit avoir 10 représentants alignés sur le circuit. En attendant, ils courent en Pro/Série. En bref, il y a fort à parier que les MAXI 6,50 (plan David Raison) et les VECTOR 6,50 (plan Etienne Bertrand) seront de la partie en Série la saison prochaine, en tous cas pour la prochaine Mini Transat 2019. Ils seront alors des adversaires directs pour les Pogo3 qui dominent la catégorie aujourd'hui.
Or le leader  du peloton occidental est le Maxi 6,50 n° 951 (Williwaw- PaulCloarec / Jean-Marie Jezequel), pour la première fois devant le Pogo 3. Autant dire que ça ne rigole pas! C'est une bagarre d'anthologie qui est lancée. Les Italiens de Geomag doivent être survoltés, encadrés qu'ils sont, en tête de course, par 3 "gros nez" : les Maxi 6,50 "Williwaw" et "Toushuss" (962 - Patrick Dijoud / Estelle Greck) et le Vector 6,50 "Caraibe Course au Large ( 956 - Kéni Piperol / Etienne Bertrand à la fête pour son anniversaire!)
Il convient de garder à l'oeil le Pogo 3 "Sunovation", positionné plus à l'Est, avec les protos de tête, car il semblerait bien, après 24h00 de régate, que ce soit de ce côté-là du plan d'eau que les marins soient favorisés par Eole en ce début d'après-midi..
Passionnant ce qui se passe sur cette Duo Concarneau- Challenge BFR Marée Haute.


Texte : Jean-Benoit Gerckens
Photos : © Eliza Chohadzhieva / Lizzart Production

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